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Lorsque la pandémie du COVID-19 a atteint l’Amérique du Nord au début de 2020, la plupart d’entre nous ont pensé que nous apportions beaucoup de changements à notre vie quotidienne pour une situation temporaire. Certains ont été heureux d’avoir enfin la possibilité de travailler à distance, tandis que d’autres ont dû apprendre à concilier les besoins des enfants à la maison avec les exigences professionnelles concurrentes. La pandémie a mis à l’épreuve la capacité de chacun à changer et à s’adapter rapidement.

Garder le moral était possible au début, car les changements étaient généralement considérés comme temporaires et après tout, nous devions tous faire notre part pour lutter contre cette nouvelle réalité. Mais le moral a rapidement commencé à baisser alors que la pandémie continuait d’avoir un impact sur notre mode de vie d’une manière de moins en moins temporaire. Cette perturbation a créé du stress, de l’insécurité et de la peur au cours des premiers mois de la pandémie et a fait en sorte que 50 % des Canadiens ont signalé une augmentation des symptômes reliés à la santé mentale[1]. Maintenant qu’un an s’est écoulé et que le fardeau de ces changements s’est accumulé, de nombreux employeurs, experts et fournisseurs de services témoignent des impacts de la pandémie sur les réclamations pour cause de santé mentale.

Alors que nous parlons de l’impact du COVID-19 sur la santé mentale depuis de nombreux mois et que nous avons vu les résultats et les prédictions des sondages, ReedGroup Canada a commencé à connaître une augmentation du nombre de réclamations en santé mentale. L’Association canadienne pour la santé mentale a prédit que les Canadiens continueront de lutter contre les problèmes de santé mentale reliés aux répercussions du COVID-19, longtemps après que le vaccin sera disponible[2]. Les employés reçoivent un diagnostic de troubles de l’adaptation parce qu’ils sont simplement épuisés et n’arrivent plus à garder le moral. Tandis que d’autres, ayant des problèmes de santé mentale préexistants, éprouvent des symptômes croissants et une augmentation de leur vulnérabilité. Enfin, pour couronner le tout, l’accès aux services de réadaptation et de thérapie a été considérablement réduit en raison des fermetures et des capacités réduites.

Les organisations poursuivent leurs efforts pour soutenir leurs employés en offrant des horaires de travail flexibles, l’accès aux programmes d’aide aux employés et aux services offerts via la télémédecine. Certes, ces tactiques peuvent aider, elles ne peuvent pas prévenir toutes les absences, surtout à une époque où le stress est omniprésent dans notre quotidien. Lorsque les employés sont absents du travail, les RH et les fournisseurs externes de gestion des réclamations sont confrontés à une nouvelle réalité lorsqu’il s’agit de promouvoir un retour au travail sûr et rapide pour les employés non essentiels travaillant à distance, en particulier dans les situations où l’employé souffre d’isolement ou s’occupe de jeunes enfants/personnes âgées.

Les plans de retour au travail progressif/modifié étaient mis en place pour favoriser la réintégration au travail des employés souffrant d’un trouble de santé mentale. L’objectif de ces plans est de fournir à l’employé la possibilité d’utiliser le milieu de travail dans le cadre de son plan continu de rétablissement. Le plan agit comme un pont, permettant à l’employé une réintégration à son emploi régulier et aux activités quotidiennes de sa routine. Pour de nombreux employés, le « milieu de travail » est maintenant un bureau à domicile, donc les avantages de ces plans et le soutien fourni par le réseau de travail sont limités. Cette nouvelle réalité peut ainsi prolonger la durée de la réclamation et avoir un impact sur la motivation de l’employé à retourner au travail.

Nous constatons également une augmentation des cas où l’employé est exposé à des facteurs de stress personnels importants liés à des préoccupations familiales, ce qui le pousse à demander un congé sans solde, voir même démissionner, au lieu de poursuivre un retour au travail. De nombreuses solutions qui sont normalement présentées aux employés pour résoudre les facteurs de stress personnels ne sont plus disponibles, et la perception de devoir gérer une charge de travail accrue en surplus peut sembler insupportable pour ceux qui présentent des symptômes de santé mentale. Après tout, comment les employeurs peuvent-ils s’attendre à ce que leurs employés soient des parents à plein temps et qu’ils offrent également la même performance au travail pendant plusieurs semaines et mois consécutifs?

Que devraient faire les employeurs pour mieux soutenir les employés absents en raison d’un problème de santé mentale?

  • Rester en contact avec les employés lorsqu’ils sont absents – il est essentiel de s’assurer qu’ils se sentent soutenus.
  • Augmenter les échanges et rencontres virtuelles tout au long du processus de retour au travail afin d’améliorer l’engagement des employés et le sentiment d’appartenance.
  • Assurez-vous que votre fournisseur de gestion des invalidités a facilement accès à tous les services que votre organisation offre pour soutenir la santé mentale (PAE, thérapie cognitivo-béhaviorale (TCC) virtuelle, détails sur les avantages sociaux, etc.).
  • Évaluer les partenariats avec des fournisseurs spécialisés pour des services de réadaptation virtuelle prolongés pour soutenir le retour au travail et offrir des services post retour pour prévenir les rechutes.
  • Discuter avec votre fournisseur de gestion des invalidités des services d’assistance psychologique qu’il peut offrir pour mieux soutenir davantage ces réclamations et passer en revue le processus de promotion de ces services. Il est important de s’assurer qu’ils disposent de solutions virtuelles et digitales.
  • Préautoriser un budget pour des services d’assistance psychologique spécialisés afin de favoriser le rétablissement.
  • Offrir des sessions de formation à vos managers sur la manière de gérer avec succès le retour au travail (préparation, réintégration et suivi).

Alors que nous faisons tous face à cette pandémie ensemble, nous avons tous des réalités différentes, ainsi, pour réduire les impacts négatifs, nous devons respecter nos différences et faire preuve d’empathie. En ces temps inconnus et sans précédent, chaque petit geste compte. Il est essentiel que les employeurs agissent de manière proactive lorsqu’il s’agit de soutenir la santé mentale de leurs employés.

 

[1] CAMH: Mental Health in Canada: COVID-19 and Beyond

[2] Canadian Mental Health Association

 

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