Au cours de la dernière année, certains employés ont été en mesure de travailler à la maison et d’éviter les lieux publics afin de soutenir les mesures de confinement actuelles. Malheureusement, les travailleurs essentiels de première ligne n’ont pas eu la possibilité de s’isoler. Depuis le début de la pandémie, ces travailleurs s’exposent à des environnements à haut risque pour veiller à ce que les services essentiels soient toujours offerts. Il n’est donc pas étonnant que les travailleurs essentiels déposent de plus en plus de demandes d’indemnisation CNESST pour cause de santé mentale directement liées à la pandémie.
Quelles sont les causes de l’augmentation des demandes d’indemnisations liées à la santé mentale?
Les travailleurs essentiels vivent deux situations différentes à l’heure actuelle : certains sont directement exposés à la COVID-19 dans un contexte médical dans lequel ils opèrent et d’autres sont exposés à des risques accrus parce qu’ils se trouvent sur les lieux de travail et qu’ils traitent les demandes de clients stressés et isolés.
Les travailleurs qui prennent soin de résidents ou de patients atteints de la COVID-19 éprouvent davantage de stress en raison des efforts nécessaires pour gérer les éclosions de cas dans les CHSLD et les hôpitaux. Ils sont directement exposés au virus et, dans de nombreux cas, sont témoins d’un plus grand nombre de décès.
Dans le cas des travailleurs qui ne travaillent pas dans le milieu médical, mais qui doivent tout de même se rendre sur leur lieu de travail, les défis sont moins évidents. Et pourtant, ils sont tout de même présents. En plus d’être exposés à un risque accru de contracter la COVID-19, les détaillants, les distributeurs, les fabricants et les commerçants doivent composer avec les réactions hostiles des clients mécontents qui sont eux-mêmes stressés et isolés ou avec les clients qui s’opposent activement à la distanciation sociale, au port du masque et aux autres mesures de préventions requises.
Quel sont le type de demandes d’indemnisation auxquelles sont confrontés les employeurs?
ReedGroup a analysé les demandes d’indemnisation CNESST liées à la santé mentale par rapport aux tendances en matière d’indemnisation des travailleurs au Canada. Selon l’expérience de ReedGroup Canada, la majorité des demandes d’indemnisation des travailleurs traitées depuis le début de la pandémie peut être divisée en trois principales catégories:
- Les troubles de stress post-traumatique
- Les travailleurs qui ont été témoins de nombreux décès au travail, que ce soit en raison d’une éclosion ou parce qu’ils travaillent aux soins intensifs, soumettent fréquemment des demandes d’indemnisation liées à des troubles de stress post-traumatique. Même pour les professionnels de la santé expérimentés, l’effort mental et émotionnel exigé par cette situation peut s’avérer parfois trop éprouvant.
- Le harcèlement
- Les travailleurs de première ligne ont fait face à des réactions de clients particulièrement hostiles pendant la pandémie. Les nouveaux règlements et protocoles ont été parfois mal accueillis par de nombreuses personnes, en particulier celles qui mettent en doute la légitimité de la pandémie et qui estiment que leur liberté est restreinte. Les travailleurs sont régulièrement harcelés et tourmentés par des clients pour avoir appliqué des précautions visant à assurer la sécurité d’autrui.
- L’anxiété
- Certains travailleurs se sentent dépassés par la peur constante d’être exposé à des environnements à haut risque. La COVID-19 a posé de nouveaux défis pour les personnes éprouvant de l’anxiété, qu’il s’agisse de troubles de santé préexistants, comme un trouble d’anxiété généralisée, ou de la crainte que leur lieu de travail n’adopte pas les mesures nécessaires pour garantir un environnement sécuritaire.
Ces demandes d’indemnisations sont-elles approuvées?
En résumé, la réponse est oui.
Comme c’est le cas de toute demande d’indemnisation liée à la santé mentale, il n’existe pas de critères précis d’approbation, mais, jusqu’à présent, les commissions des accidents du travail dans l’ensemble du Canada ont adopté une approche plus indulgente en ce qui concerne les demandes d’indemnisation liées à la COVID-19. Bien que cela ne signifie pas que les employeurs ne doivent pas exiger une justification approfondie et envisager un refus si cela est nécessaire, la raison de l’approbation et la sensibilité ambiante dans ce domaine doivent être prises en considération lors de la décision de refuser une demande.
Décider de révéler ou de dissimuler des troubles de santé mentale peut être extrêmement personnel, car ceux-ci demeurent stigmatisés. Les employeurs doivent être conscients de l’importance de soutenir les mesures de prévention et de promouvoir le rétablissement de leurs employés en favorisant le bien-être et les mesures d’accommodement. La pandémie a mis en évidence l’importance d’une meilleure compréhension et d’une plus grande tolérance, ce qui devrait mener à une meilleure expérience pour les employés, à une diminution de l’absentéisme et à une amélioration de la sécurité des lieux de travail.
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